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Dévotion
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Dévotion
30 mai 2012

Le pouvoir du savoir.

Elisabeth dormit jusqu’au lendemain matin. Et à son réveil son teint était livide.

Assise sur son lit elle avait sa moue boudeuse, telle un petit enfant préparant un caprice. Je saisis le coupe papier, instrument peu commun pour cet usage qui était devenu familier et j’ouvris une veine de mon poignet. Mon enfant prit une grande bouffée d’air comme pour se donner du courage, elle ferma les yeux et aspira d’abord hésitante et ensuite goulûment la plaie.

      -  Excuse- moi, maman, mais cela me procure tellement de bien. 

Sa voix chantait à mon esprit, et je n’osai lui répondre. C’était à moi de m’excuser d’en faire un monstre et d’entretenir sa soif avec mon propre sang, ne voulant pas la confronter à la chasse. J’étais toujours étonnée de lire dans ses yeux le dégoût qu’elle avait à la vue du sang et son appétit très restreint. Un vampire normal aurait pu me vider d’une traite et elle se satisfaisait de l’équivalent d’une tasse.

      -  Cela te suffit ? Tu peux boire encore si tu le souhaites, ne t’inquiète pas pour moi. 

      - C’est très gentil de ta part, mais je bois la quantité suffisante à faire cesser mon mal ;  dès que je le sens s’éloigner je sais qu’il est temps pour moi d’arrêter. 

Ce jour là encore je faisais l’amalgame d’un vampire en devenir et je me trompais sur toute la ligne. Son visage avait repris automatiquement des couleurs et je la sentais à présent en pleine forme.

      - Alors la maison ? Demanda t- elle.

      - C’est bon, j’ai trouvé, il ne nous  reste plus qu’à prendre possession des lieux. Mais je préfère attendre la nuit tombante pour nous y rendre. J’aimerais limiter les risques pour le moment. 

     - Parle-moi, décris-la moi ! 

     - C’est une charmante maison style Louisiane, en bois, au calme dans les hauteurs de la ville, entourée d’une belle végétation. L’arrière donne sur l’océan à perte de vue. Le toit est prolongé sur une petite terrasse tout autour de la maison, ce qui donne de l’ombre toute la journée. 

         - L’océan, je suis si  impatiente d’y être. 

         - Apporte-moi tes livres je vais te montrer à quoi cela ressemble. 

         - Ce n’est pas la peine, il semble que j’ai des prédispositions à la lecture. Tu sais, j’ai lu tous les livres et journaux que tu m’as apportés.  J’étais abasourdie, elle semblait si convaincante que j’avais de la peine à en douter.

        - Comment est-ce possible ? 

        - Et bien, c’est arrivé par hasard. Je feuilletais les pages une à une sans en comprendre un mot. Je parcourais les images mais cela ne m’évoquait rien. Lasse, j’ai refermé le livre sur ma main encore posée dans l’un d’entre eux et à cet instant une chose étrange s’est produite. Tout son contenu a défilé dans ma tête. J’ai donc mis ma main à l’intérieur d’un autre puis un autre encore, jusqu’à ce que je les aie tous parcourus J’adore lire, je ne pensais pas que c’était si facile, tu aurais dû me le dire de suite. Effectivement, comment n’y avais-je pas pensé, cette petite était imprévisible.

         - Elisabeth mon ange, comme je te l’ai toujours dit, tu es une enfant spéciale et crois-moi sur parole, je ne connais personne qui puisse lire de cette façon. Donc, en aucun cas j’aurais pu te proposer une telle chose. Je veux voir cela de mes yeux, peux-tu aller en chercher un ? 

        - Cela serait trop facile, je sais tout ce qu’ils racontent ; il en faudrait un nouveau. 

       - D’accord, viens avec moi. Je l’invitais à me suivre.

Suivie de ma petite surdouée, je rejoignis la table où les ouvrages étaient restés posés. J’avais peine à le croire, sa soif de connaissance était déjà immense et j’allais devoir alimenter cette nouvelle faculté. Par ailleurs, je ne pouvais que la croire sur parole, n’étant pas complètement illettrée mais presque.

      - Dans la nouvelle maison, tu crois que je pourrai en avoir de nouveaux ? 

      - Bien entendu, je t’en trouverai des centaines, des milliers ! 

      - Oh ! Merci, merci. Qu’allons-nous faire en attendant la nuit ? 

      - Je dois aller me nourrir et je pense qu’il est temps pour toi d’assister à ta première leçon de chasse. 

        - Chouette ! Enfin quelque chose de divertissant. Est-ce que je pourrai courir à toute vitesse ? 

       - Oui cependant tu resteras toujours derrière moi, il va falloir être discrète et vive. J’espère que tu écouteras bien mes conseils. 

      - J’ai une dernière question. Est-ce que je serai obligée de boire le sang ? 

     - Et bien, c’est le but de la chasse ma chérie, il faut bien se nourrir. 

     - Oui mais, moi je n’en ai pas vraiment besoin. Alors, je ne suis pas obligée. Je crois que ça me dégoûterait, la vue du sang m’écœure. Elle me fit une grimace de dégoût.

Ce n’était pas très logique, je venais de la voir se jeter sur mon bras, elle me suppliait presque il y a quelques instants et maintenant le sang la dégoûtait. Un vampire a le bout de ses dents qui devient sensible rien qu’en y pensant. Certes les siennes n’étaient pas encore sorties, ceci expliquait peut-être cela. Je me contentai de ma propre analyse et promis de ne pas la forcer à faire ce qu’elle ne voudrait pas. Son visage se détendit  et l’excitation reprit le dessus.

 thCAVLFSGY

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