Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dévotion
Newsletter
Dévotion
22 mai 2012

Les préparatifs.

Je parcourus les recoins de la maison, afin de jeter dans la malle ce que je voulais garder. Dans la précipitation, je m’écorchai le poignet sur le fermoir du coffre. Au même moment, j’entendis Elisabeth qui commençait à se réveiller dans la chambre.

En un battement de cils, j’arrivai à son chevet, ses paupières commençaient enfin à s’entrouvrir. Elle dormait depuis bien trop longtemps et je commençais à m’inquiéter.

Je lui soulevai la tête afin de lui faire boire un peu d’eau.

       - Beurk !  Le goût est bizarre. 

J’étais un peu choquée de ce premier mot, seul un vampire pouvait trouver le breuvage particulier. Je passai ma main dans sa chevelure blonde, ma blessure commençait à peine à cesser de saigner. La cicatrisation se faisait moins vite vu que je ne me nourrissais que de sang animal ces derniers temps et la dernière fois c’était celui du loup.

     -  Est-ce que tu vas bien ? 

Elisabeth vint se blottir dans mes bras et, sans crier gare, se jeta sur ma blessure, et aspira la moindre goutte de sang qui voulut bien en sortir. J’étais désemparée.  En pensée la pauvre enfant me suppliait de la laisser faire, juste suffisamment pour la soulager avant de pouvoir m’expliquer le mal qui la rongeait, mal que je ne connaissais que trop bien.

Elle devenait vampire, j’en étais sûre. Le pire était fait, à quoi bon me voiler la face.

J’entrepris  de rouvrir la blessure, sentant le bien-être que son corps semblait retrouver. Je l’obligeai à lâcher prise et, sur un coup d’ongle, le sang coula à flots. Tel un jeune vampire, Elisabeth se jeta sur mon bras. Je dois dire qu’à la fois la sensation et le spectacle, me firent ressentir de la honte car je trouvais cela bon et plaisant.

Elle stoppa net, releva la tête, s’essuya du revers de la main et dit :

      -  Je suis désolée, merci ça va mieux. 

J’étais sous le choc. En relevant la tête je m’aperçus qu’elle venait encore de grandir. Sa bouche, couverte de mon propre sang, mettait ma gorge en feu et j’avais soif à mon tour. Elle vit dans mes yeux que quelque chose venait de changer et me présenta son poignet frêle à son tour.

      -  Vas-y si tu veux, je comprends, ça ne serait qu’un juste retour de ma part tu sais. 

Je la repoussai violemment et m’éloignai d’elle au plus vite, prête à détaler.

      - Je reviens, je n’en ai pas pour longtemps. Lave-toi, fais moi disparaître ce sang. J’ai plein de bonnes nouvelles à t’annoncer, reste bien sagement à la maison je te prie. 

       -  Je serai la maman, ne crains rien. 

Je ne me lasserai jamais d’entendre ce mot magique prononcé par ma fille adoptive ‘Maman’, c’était la plus belle preuve d’amour qu’elle pouvait me donner, plus que le don qu’elle était prête à faire à l’instant, le don de soi.

Même si à présent elle ressemblait à une jeune fille de 16 ans, elle restait une enfant et la mienne, impossible d’enfreindre la règle. Je partis me nourrir sur le champ.

Tout en chassant, je me rendais compte qu’Elisabeth avait digéré toute notre conversation et avait bien compris le principe mais certainement pas tous les risques que cela impliquait. Cela viendrait bientôt. J’allais devoir faire d’elle un merveilleux vampire, elle serait une déesse de la nuit. Je la guiderai pas à pas, dès qu’elle se sentirait prête. Sans même y porter grand intérêt, je me jetai sur un troupeau de sangliers, que je vidais un par un sans aucune délicatesse. Le goût fumé de cette espèce était encore le moins pire, mais il fallait plusieurs  bêtes pour assouvir ma soif. Heureusement, souvent un cochon sauvage en cachait un autre.

Près de dix porcs jonchaient le sol. Je me sentais mieux, je pouvais enfin rentrer et annoncer la bonne nouvelle à ma fille. Elle allait enfin voir le monde. Tout d’un coup, je me rendis compte que finalement les risques, que je pensais minimes, allaient être immenses avec un jeune vampire lâché dans une ville pleine d’humains ; surtout qu’elle n’en avait jamais rencontrés. L’excitation à la vue de ces humains allait forcement exalter sa soif de les goûter. Pourquoi Soltan n’était-il pas présent ? Peut-être serait-il rentré à temps pour l’aider. J’étais pourtant sûre qu’il ignorait qu’elle deviendrait un vampire aussi vite car, jamais au grand jamais il ne m’aurait laissée vivre en ville avec elle, dans ces conditions.

J’allais devoir faire extrêmement attention à tout et à chaque instant.

b100920142714_33

Publicité
Commentaires
Dévotion
  • La raison du coeur est tel toujours toujours la meilleure Il nous arrive tous à un tournant de notre vie de devoir faire un choix: le coeur ou la raison. (Reproduction interdite sans autorisation .)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité