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Dévotion
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Dévotion
22 mai 2012

Chapitre X. Déménagement.

Soltan venait d’arriver. Il avait mauvaise mine et je pressentais une discussion houleuse.

       - Bonjour ma diablesse.  Il me prit dans ses bras, claqua la porte avec le bout de son pied et m’embrassa goulûment.

       - Chut, Élisabeth ne se sent pas très bien et j’ai dû la recoucher. 

       -  Étrange, elle devrait aller bien mieux, que s’est-il passé? 

Soltan avança dans la pièce et stoppa net devant la table recouverte de plats.

       - Heu, c’est quoi ça Moeira, tu ne crois pas que c’est un peu excessif. 

       - Oui, je sais, je me suis un peu emballée. C’est juste que j’ai eu une conversation à cœur ouvert avec notre fille. J’ai dû donner des réponses, dire des vérités et en occulter d’autres. Du coup, je me suis un peu laissée emporter en préparant le repas 

      - Comment prend-elle la chose? 

      - J’aimerais te dire « bien », mais je n’en ai aucune idée. Après m’avoir écoutée, elle s’est effondrée sur le sol. Je me mets à sa place : difficile d’avoir des parents adoptifs buveurs de sang. 

     - Bon, nous verrons sa réaction à son réveil. Moeira viens près de moi, il faut que je te parle sérieusement. Il était assis sur le sofa et me faisait signe, en tapotant le cousin de velours pourpre à sa gauche. Son visage était fermé et je savais déjà que ce n’était pas pour être câlinée que je devais m’asseoir à ses côtés.

     - Est-ce que ça va, tu as l’air si grave? 

     - Je veux que tu me promettes de ne pas hurler, ni crier! 

     - Désolée, je ne peux pas promettre cela, qu’y a-t-il Soltan ? J’allai me relever mais il m’en empêcha et me tira vers lui.

Au travers de ma chevelure, il dit à mon oreille.

     -  Il est temps de partir, les anges nous ont trouvés. Au nord, je viens de perdre un groupe d’hommes, tous morts. Nous ne sommes plus en sécurité ici, chérie. Je sais déjà que tu as mille excuses pour reculer l’échéance mais tu savais que cela arriverait tôt ou tard. Pense à Élisabeth, ils viennent la chercher. 

    - Es-tu sûr qu’ils ne se sont pas tués entre eux?  As-tu des preuves de ce que tu avances? 

    - Pas besoin de preuves, ma douce. Je les ai sentis, je les ai vus. Hélas, je suis arrivé trop tard. Je ne sais pas combien ils sont. Je suis revenu directement vous chercher. 

       -  Mais Soltan, le nord est à mille lieux d’ici. Crois-tu qu’il soit moins dangereux de parcourir les terres ? Et pour aller où ? Je refuse de faire dormir la petite dehors. Trouve une villa, quelque chose de beau. Je veux une vraie maison, pas un taudis caché au fond d’un cimetière. Pourquoi ne pas nous mélanger aux humains, ils ne s’attendent pas à nous trouver au milieu de la population? 

      - J’admire ton intelligence mon cœur, mais il faudra redoubler de vigilance. Nous ne pourrons pas prendre le risque de consommer en ville. 

      - Tu sais très bien que nous ne sommes pas obligés de les mettre à sec. S’abreuver d’eux l’un après l’autre est suffisant. 

      - Ok, je trouve cela dangereux mais pas moins que de rester ici et je suis sûr que tu as déjà une idée.  Soltan me connaissait que trop bien et savait que, quoi qu’il arrive ou dise, il n’aurait pas le dernier mot.

      - Effectivement. Tu sais, ma cuisinière  habite une petite ville tranquille en bordure de mer. C’est un charmant petit trou pour se terrer. Il y a de nouveaux habitants, qui arrivent par bateau tous les jours en quête d’acquisitions. Nous passerons inaperçus. 

      - Ok. Comment s’appelle le vivier? 

       - Bellême, je suis persuadée que ça te plaira.  J’étais toute excitée et Élisabeth le serait elle aussi. J’étais déjà dans l’installation de notre nouvelle maison. Fini d’être paria au milieu d’un trou.

      - Jamais entendu parler, ce qui est plutôt bon signe. J’aimerais courir les logements mais je préfère te laisser faire. Mais surtout, je t’en conjure Moeira, prends toute les précautions nécessaires. Je vous donne une semaine pour quitter les lieux. 

      - Dois-je comprendre que tu ne viens pas avec nous? 

      - Je vous rejoindrai bientôt. Je dois prévenir les autres. 

       - Donc, tu repars quand ? 

Il m’allongea sur le canapé et appuya son corps de tout son long sur moi, sa main cherchant déjà l’extrémité de mes jupes.

       - Après t’avoir fait plaisir un peu, on a besoin de se détendre cinq minutes.  Ses mains couraient à toute vitesse sur l’ensemble de mon corps, ses baisers faisaient naître en moi un si grand désir que je faillis presque céder. 

       - Arrête! Arrête, je t’en supplie ou je n’aurai plus assez de raison pour me refuser à toi. 

       - Mais j’espère bien cela, ma jolie. 

       - La petite peut sortir de la chambre d’une minute à l’autre. 

       - Encore la gamine ! Tu veux que je l’enferme? 

        - Non, ça ne sera pas la peine, crois-moi.  J’avais très envie de le sentir en moi, de le chevaucher, mais c’était trop immature  face à notre nouveau rôle de parents. Nous avions déjà assez peu d’humanité, un minimum de décence était nécessaire.

      - Je te promets que nous fêterons notre nouvelle chambre, qui sera loin de celle de l’enfant. Tes troupes ont besoin de ton information et je ne suis pas sûre de pouvoir me contenter de cinq minutes sur un canapé, que tu risques de réduire en poussière sous tes excès.  Tu devrais y aller pour vite me revenir. Je ne te promets pas un instant mais une nuit chaude et endiablée. 

Malgré mes arguments, il continua d’harceler mes sens, mon corps était embrasé. Je subis la combustion instantanée  de l’envie et finis par céder au plaisir, qui dura plus d’une heure et non pas cinq minutes, comme promis.

Par chance, Elisabeth continua de dormir des heures après le départ de Soltan. De mon côté, je préparais déjà notre déménagement.

Une malle suffirait à emporter le nécessaire. Je ferai disparaître ici toute trace de vie et le tour serait joué.

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  • La raison du coeur est tel toujours toujours la meilleure Il nous arrive tous à un tournant de notre vie de devoir faire un choix: le coeur ou la raison. (Reproduction interdite sans autorisation .)
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