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Dévotion
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Dévotion
21 avril 2011

Le cadeau.

 

   Dans la nuit noire, une légère brise soufflait. Au loin, on entendait à peine le bruit qui se rapprochait, arrachant quelques branches, séparant en deux les buissons qui s’ouvraient sur son passage. Lové dans les bras du fuyard un petit être dormait paisiblement. La chose courait à travers bois à vive allure, impossible de la distinguer à l’œil nu. Sa course se faisait maintenant moins rapide. L’adrénaline de la chasse commençait à s’estomper. Elle était presque arrivée à l’orée d’un chemin caché dans un brouillard épais. Derrière celui-ci un vieux presbytère apparaissait tel un fantôme, une ruine abandonnée il y a bien des années. Un bâtiment totalement austère, situé à un carrefour solitaire ou sept chemins aboutissaient. Les gens des villages alentours disaient les lieux hantés. Pour toutes ces raisons, il avait été évident que c’était l’endroit parfait pour se cacher.

 

A l’intérieur du bâtiment je l’attendais. Mon ombre caressant les murs, de long en large. Je le sentais à plusieurs lieux, il approchait et il n’était pas seul.

 

Lorsqu’il posa  un pied sur notre territoire, les deux battants de la grande porte s’ouvrirent sur un grincement qui fendit le silence de la nuit. Je m’adressai à lui mentalement.

 

     - Tu en as mis du temps, j’étais tellement inquiète. Quand cesseras-tu tes fadaises malsaines de jouer avec la nourriture. 

 

     - Moi aussi je suis content de te voir chérie. Et sache que je ne joue pas, chacun ses manières de procéder. De plus, la chasse était pleine de promesse, je t’ai ramené un cadeau. 

 

     - Je n’ai guère soif merci.  Une odeur douce embaumait mon bien aimé et une petite musique battait à mes oreilles.

 

Il arrivait maintenant sur le seuil de la porte. Dans la pénombre, Soltan dégagea son bras de son flanc et me présenta un petit être.

 

     -  Oh ! Enfin, je n’ose pas y croire, tu es un amour, c’est la plus belle surprise que tu m’as jamais faite !

 

Cette nuit-là, je m’étais jetée sur lui pour lui arracher le cadeau, de peur qu’il se ravise.

 

     - Hum ! Il sent bon… 

 

     - Moeira ne sois pas stupide ! dit-il en se rapprochant à toute vitesse prêt à reprendre l’enfant.

 

 Je fis volte-face en pivotant sur moi-même,  comme pour esquisser un pas de danse.

 

     - Je plaisante idiot, l’aurais-tu échangé contre ton humour ?  Je lui fis  un clin d’œil et mon plus beau sourire.

 

Il passa les bras autour de ma taille et m’embrassa dans le cou.

 

      -  Est-ce qu’il te plaît ? 

 

      - Tu plaisantes, je suis folle de joie. Tu ne pouvais pas me faire de plus beau présent. 

 

Soltan se déplaça à vive allure et referma la porte d’entrée.

 

      - Tu vas pouvoir jouer à la poupée. Tu te sentiras moins seule, je vais être absent durant quelques jours, peut-être plus. 

 

      -  Me voilà clouée à la maison comme une mère de famille pendant que tu vas te promener, je crois que tu te moques de moi là ! 

 

      - Non ! Je dois former les nouveaux vampires, afin qu’ils soient indépendants. Je te rappelle que nous sommes plus de cent maintenant et tout le monde n’est pas aussi docile que toi ma douce. De plus tu détesterais ça. 

 

      -  Ah oui, non merci jouer à la guerre avec tes soldats ça ne m’intéresse pas, je préfère jouer à la femme au foyer finalement. 

 

Soltan caressait tendrement mes cheveux couleurs feu.

 

     - J’espère que ça te redonnera goût à la vie, car tu es une âme en peine en ce moment, il y a si longtemps que je ne t’ai pas sentie heureuse.

 

     - Oui, goût à la vie c’est bien choisi. Il aurait fallu y penser avant de me sucer le sang et de m’empoisonner avec le tien. 

 

     -  Allez hop ! Tu recommences, je n’ai pas le temps pour ça Moeira, je te préviens si tu n’arrives pas à te retenir cette fois-ci, il n’y en aura plus d’autre, c’est terminé. Tu tiens entre tes mains ta dernière chance. Pour rappel, je sais que ce n’est pas la vie que l’on avait envisagée avant tout ça, mais nous sommes ensemble et cela a un prix.

 

     - Je sais merci, je passe à la caisse tous les jours et l’addition me coûte de plus en plus. Merci pour l’enfant je tâcherai  que ce soit différent, tu peux rejoindre tes mécréants. 

 

     - N’oublie jamais que je n’aurais pas pu vivre sans toi, peu importe la condition et ce qu’il en coûte du moment que je t’ai à mes côtés. Viens  que je t’embrasse, Je t’aime Moeira, je ne pourrais pas être sans toi, cesse de m’en vouloir, l’éternité est trop longue pour me détester. 

 

      - Moi aussi je t’aime, excuse-moi. Tu sais bien que je ne suis rien sans toi. 

 

Il m’embrassa fougueusement et sortit à toute vitesse, me laissant chancelante par sa vitesse d’exécution.

 

presbytere

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