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Dévotion
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Dévotion
30 mai 2012

Chapitre XII. Départ.

Kara réapparut en fin de journée, accompagnée de Sacha et Emeric sur les talons. Leurs bras étaient chargés de paquets.

        - Vous avez dévalisé un magasin ? 

Elle se jeta à mon cou, j’en perdis presque l’équilibre. Elle me déposa un tendre baiser sur la joue et me serra fort dans ses bras devant les regards stupéfaits de nos deux amis.

       - C’est bien possible, nous serons les plus beaux pour aller danser. 

Kara déballa avec empressement un des colis pour en sortir un costume soyeux de couleur claire.

       - Celui-ci est pour toi, j’en ai également fait tailler un pour Sacha et Emeric dans d’autres teintes. Il me tarde déjà de montrer ma somptueuse robe mais je préfère te faire la surprise.  Nous serons les plus beaux, personne ne portera rien de comparable. Ils seront subjugués et tous les yeux seront tournés vers nous. Nous serons les rois de la soirée. 

       - Tu ne crois pas que tu en fais trop ? Je trouvais cela rafraîchissant de la voir si enjouée. Les garçons s’avachirent éreintés sur le sofa.

       - Si tu arrives à la raisonner, je te paie un verre. De notre côté, nous avons renoncé. 

       - Tu leur mènes la vie dure, regarde dans l’état qu’ils sont. C’est très gentil Kara, je te remercie de la part de nous trois, au cas où ils auraient l’impolitesse de ne pas l’avoir déjà fait. Je vous propose d’aller ressortir nos ailes, il nous faut reprendre des forces. On ne peut pas se rendre au Solstice avec une mine de papier mâché. Je vais fermer le cabinet durant les jours à venir.  A partir de maintenant, vous pouvez regagner vos quartiers au ciel. N’oubliez pas les consignes de sécurité et raccrochez bien vos arcs dans le secteur désigné. Personne ne dit mot sur ce qui se passe ici. 

Sacha venait de demander la parole en levant la main.

      - Si on nous demande ce que l’on fait, on répond quoi ? 

       - Rien, tu me les envoies, évidemment cela n’arrivera pas. Sur ce, bon retour, à dans trois jours pour faire la fête et les garçons un peu de respect, ne partez pas sans vos costumes d’apparat. Chacun d’eux rigolait.

       - Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle contesta Kara, faites comme bon vous  semble, si vous voulez vous fondre dans la masse il ne tient qu’à vous d’être un ange parmi tant d’autres.

      - J’estime qu’il est temps pour vous de prendre congé avant qu’elle ne vous décoche une flèche.  Son coude percuta mon flanc.

      - Aie ! Je me frottai le ventre

      - Je t’interdis de te moquer.  Kara me faisait face avec ses grands yeux verts. Elle aurait pu m’absorber tellement elle me dévorait des yeux.

D’un signe de tête Sacha et Emeric prirent congé, profitant de l’occasion pour s’éclipser. Sans détourner le regard elle déclara :

       - J’ai cru qu’ils n’allaient jamais partir. 

       - Ne sois pas méchante, ils ont été si patients avec toi.  Elle passa ses bras autour de mon cou.

      - Comment va Samuel ? demanda-t-elle comme si elle parlait du temps.

      - Bien, je te remercie de le demander. 

      - Alors, pourquoi est-il venu si tout va bien ?  La maligne, j’étais pris au piège. Je fermai mon esprit sur sa question pour ne rien laisser paraître.

     - Pour me rappeler le Solstice. 

     - Ah ! Vraiment et tu penses que je vais me contenter de ça ? 

J’allai à mon tour sortir mon jeu de séduction, pour détourner la conversation.

Je la saisis par la taille et la fis tournoyer sur elle-même.  Notre complicité avait fait naître de l’affection et de l’attachement tous ces mois durant.

      - Oui, tu vas t’en accommoder, car nous devons nous entraîner pour danser afin de faire honneur à notre belle tenue. Je la fis glisser dans le creux de mon bras, son corps à la renverse je l’embrassai doucement dans le cou.

         - Tu essaies de me faire perdre la tête ! 

         - Peut-être, je ne sais pas. Elle était troublée, j’avais gagné.

         - Allons voler, je suis moi-même désolé de mettre fin à cette tendresse naissante, mais j’ai faim et je suis exténué. Je préfère aller voler que de me mettre devant des fourneaux.  Je lui attrapai la main et la tirai vers la sortie.

        - Nous repasserons plus tard reprendre nos affaires pour le bal, je te promets une nuit de vol endiablée. 

        - Je me laisse guider, c’est toi qui conduis la danse ! Elle me fit un clin d’œil  et sauta à califourchon sur mon dos. Comme deux enfants nous quittions un temps notre vie d’humain compliquée pour retrouver notre monde des cieux plus sérieux.

Au ciel, l’heure était à la fête et tout le monde s’affairait aux préparatifs. Les premiers anges étaient en activité déjà depuis plusieurs mois sans relâche et à notre arrivée le château avait déjà revêtu ses belles parures de fête. Le lieu si stérile et lumineux avait laissé place à une multitude de couleurs, de fleurs et d’odeurs plus agréables les unes que les autres. C’était comme de rentrer chez soi et d’avoir l’impression que le propriétaire a changé. Sensation bigarrée de nouveauté, de bien-être et d’un changement annoncé. Nous étions partis depuis si longtemps que c’était à présent presque dérangeant de réapparaître comme si de rien n’était. Nous ne revenions pas en héros, pas de bonne nouvelle à annoncer, pas de victoire en perspective, je me sentais comme un imposteur au milieu des miens et ce sentiment n’allait pas me quitter malgré les festivités.

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